Il est où le A du Zébu ? (jeune public) 2018
Parler c'est comme crachoter des lettres pour former des mots.
Encore faut-il pouvoir attraper les consonnes, cacher les voyelles et vice versa.
Et tant qu'on y est, bredouiller des expressions pour parler plus vite et surtout tourner 7 fois sa langue dans les points de suspension...
Deux inspecteurs "illettrés" traversent un espace délimité par des boîtes de pandore à la recherche du A. Mais allant de B-Bonnet en H-Horrible ou même M-Mouchoir, que découvriront-ils?
Il est où le A du Zébu? Ce titre en forme de question, interrogative sans queue ni tête rassemble les deux extrémités de l’alphabet et pose les bases du projet:
Partant à la recherche d’un A disparu, deux personnages nous entrainent dans leur enquête onirique et décalée, du son à l’objet, de la lettre A à l’animal robuste et méconnu le Zébu.
Associer une image à un mot est le début de quelque chose, le début du signe qui sonne, qui vit. Une lettre n’est pas simplement un dessin graphique, à ce graphisme est associé un geste, un son, une mélodie, que les enfants prennent plaisir à reconnaître, à faire sonner dans leur bouche. Quand les premiers signes de reconnaissance se mettent en place, souvent avec la première lettre de son prénom, l'enfant comme un agent secret prend plaisir à chercher son A, son P, son M... tout ce qui l'entoure, tout son environnement devient un formidable champ d’exploration. La ville et nos campagnes sont de merveilleux terrains de jeux, de lettres. Elles fourmillent de supports, panneaux signalétiques, plaques de voitures, publicités à l’arrêt de bus, enseignes de magasins, logos…
Après cette découverte, l’enfant va assembler des sons pour former des syllabes, pour doucement s’aventurer vers les mots. Une lettre associée à d’autres lettres fait un mot et donc permet de désigner ce qui est absent, l’objet. Et ainsi on entre dans l’imaginaire, le mot permet de faire apparaitre ce qui est loin.
Ensuite c’est un monde nouveau et riche qui s’ouvre à lui, il peut nommer, décrypter le réel et son environnement avec d’autres signes, d’autres outils et enfin, pas à pas, accompagné puis seul, découvrir la lecture et ses territoires infinis. L’autonomie dans la lecture est un passage important de l’enfance, plus besoin de papa ou maman pour déchiffrer une histoire, seul couché dans le lit ou dans le canapé, l’enfant s’agrippe à son livre, à son propre rythme: avec son imaginaire il pénètre dans le cercle des « liseurs ».
Pénétrer doucement du monde des « illettrés » vers le monde des « lettrés ».
Avec ce projet conçu comme un parcours scénique ludique sautillant de surprise en surprise, nous espérons qu’ensuite l’enfant scrutera son environnement « lettré » autrement, avec plus d’acuité et de fantaisie et qu’il s’amusera à inventer d’autres possibles, à chahuter les vérités, à réinventer la ville et la vie.
Sélection 2018 des Rencontres jeune public de Huy
A partir de 5 ans
Un projet d'Anne-Cécile Massoni
Avec Eno Krojanker et Anne-Cécile Massoni
Régie: Matthieu Kaempfer
Scénographie: Sylvianne Besson
Dramaturgie: Anne Thuot
Construction: H. Arthur H.
Costumes: Camille Maurin
Imaginé par Anne-Cécile Massoni et Yannick Duret
Production et administration: Fast asbl
Avec le soutien de : Fédération Wallonie Bruxelles section théâtre enfance et jeunesse , Théâtre de la Montagne Magique, La Roseraie, centre culturel de Braine l'Alleud